Extraits des livres que nous aimons...

Rastacool a écrit:Merci benkad :bravo:

meme si je ne suis pas un type qui lis les livres mais ça va ... je te suit :D:

Merci ; je suis flattée par ta charmante présence :up:

Salam

Voici un passage que j'affectionne particulièrement dans le livre de Ansârî et qui est:
"Chemin de Dieu
Trois traités spirituels"

(Traduits du persan et de l'arabe et présentés par Serge de Laugier de Beaurecueil ):

[""La générosité du coeur / futuwwa"

"...Dieu a dit: "C'étaient des jeunes gens qui crurent en leur Seigneur." (Coran, 18-13).
Qu'est-ce que la futuwwa? C'est vivre dans la générosité et la liberté. La futuwwa est de trois sortes:
La première s'excerce envers les gens, la deuxième s'exerce envers toi-même, la troisième s'exerce envers Dieu.

En quoi consiste celle qui s'exerce envers Dieu?
C'est faire effort, autant que tu le peux, dans Son service.

En quoi consiste celle qui s'exerce envers les gens?
C'est ne pas les rejeter pour des défauts que tu connais de toi-même.

En quoi consiste celle qui s'exerce envers toi-même?
C'est ne pas accepter les séductions de l'âme charnelle et ses parures.

La sorte qui concerne Dieu possède trois signes:
ne point te lasser de chercher la science,
ne point cesser de te souvenir de Lui,
et fréquenter les gens vertueux.

La sorte qui concerne les gens possède trois signes:
ne pas imaginer ce que tu ne sais pas d'eux,
cacher ce que tu sais d'eux,
et à ce sujet intercéder pour les croyants.

La sorte qui te concerne toi-même comporte trois signes:
t'occuper à rechercher tes défauts et considérer tes défauts comme mauvais,
voir que remercier Dieu de la grâce de les dissimuler joue contre toi,
et ne point te reposer de la crainte."]

Merci soeur Benkad d'avoir partagé ta passion et ces belles histoires avec nous :defil:

Benkad a écrit:

Rastacool a écrit:Merci benkad :bravo:

meme si je ne suis pas un type qui lis les livres mais ça va ... je te suit :D:

Merci ; je suis flattée par ta charmante présence :up:

:fuleur2: :bravo:

Rastacool a écrit:

Benkad a écrit:

Rastacool a écrit:Merci benkad :bravo:

meme si je ne suis pas un type qui lis les livres mais ça va ... je te suit :D:

Merci ; je suis flattée par ta charmante présence :up:

:fuleur2: :bravo:

Ah! non; la bibliothèque est un espace non fumeur :nooon: ; veuillez respecter la consigne s'il vous plaît :enervé:

Benkad a écrit:

Ah! non; la bibliothèque est un espace non fumeur :nooon: ; veuillez respecter la consigne s'il vous plaît :enervé:

Un Rasta ne peut pas s'empeché de fumer :lol: :lol: :bob2:

Rastacool a écrit:

Benkad a écrit:

Ah! non; la bibliothèque est un espace non fumeur :nooon: ; veuillez respecter la consigne s'il vous plaît :enervé:

Un Rasta ne peut pas s'empeché de fumer :lol: :lol: :bob2:

et avec un peu de reggeae dans la tête,
il ne reste plus qu'à faire la fête?!!! :sifle:

Salam,

Jean Daniel est (et fût) un écrivain et journaliste Français qui a vécu en Algérie du temps de la colonisation et qui a soutenu les Algériens dans leur lutte pour la libération.

Un de ses livres est ""LA BLESSURE suivi de "Le Temps qui vient"", il est beau, très consistant et plein d'événements d'Histoire...entre autres...
On peut y lire ceci:

"C'est en 1961, à Bizerte, que Jean Daniel fit l'expérience de cette "blessure" qui faillit lui côuter la vie. Quelques balles d'un fusil mitrailleur, la mort qui soudain se rapproche, insiste, puis s'éloigne. Hésitante renaissance...

Pendant plusieurs années, Jean Daniel tient alors une sorte de journal intime traversé d'aveux, envahi de souvenirs. Au jour le jour, ce fut la chronique chuchotée d'une époque en tumulte telle qu'elle se traduisait sur les visages des hommes et des femmes connus ou inconnus qui se rendaient au chevet du malade dans l'univers clos d'un hôpital.
C'est ce texte qui est ici publié.
..."

En voici le contenu d'une de ses pages;
l
[""6 septembre

Je me réveille d'un somme après l'épuisement qui a suivi l'examen: vérification et correction du plâtre, radios, installations du goutte-à-goutte pour la nuit, injections. Je trouve trouve à mon chevet Kateb, Yacine Kateb l'écrivain. Il est plus séduisant que jamais avec sa coiffure, et ce profil qui rappellent à la fois Vittorini et faulkner.

- "On m'a laissé entrer, dit-il. Marie (Susini) et ta soeur m'ont installé près de toi. Je suis heureux d'avoir assisté à ton sommeil. Il m'a rassuré. Il m'a donné la paix. Mieux, je vais te dire: il m'a reposé. C'est plus qu'une conversation. J'ai vécu près de toi, avec toi, une bonne heure. J'ai pensé à toi, aux oueds où tu allais comme moi te baigner, aux oranges sanguines que tu mangeais dans les neiges de Chréa..."

Et Kateb continue, enchanteur, têtu, un peu somnambule, un peu drogué, son beau regard est vague mais tendre aussi. Je ne l'admire pas seulement comme le plus évident écrivain que l'Algérie ait produit. J'aime sa fierté, sa liberté. La générosité aussi avec laquelle il partage le plaisir.

Je chercherais en vain ce qui pourrait bien me séparer de cet Arabe, de ce Kabyle, de ce Musulman - en fait de ce Français qu'il y consente ou non. Mais je sais aussi que ce qui me paraît irremplaçable chez certains Méditerranéens, c'est la capacité d'imaginer le désir et de protéger le plaisir de l'autre. Tout homme sur ces rives est, à certains moments, la mère de l'autre. Il prend sur lui ses peines et ses voluptés et je ne vois pas sous quels autres cieux un homme aurait pu dire que le sommeil d'un autre l'avait reposé.

Ce que m'a dit Yacine en regardant ailleurs avec son altière pudeur n'avait pas à être prolongé. Je n'ai rien dit. Dans tous les moments essentiels, alors que je suis supposé ne vivre que des mots, je me demande à quoi peut bien servir la parole.""]

Salam

Pour "yawm el 3ilm" (la journée de la science), je n'ai pu résister à cette envie tenace de "chiper" un "morceau" de l'un des livres dont la lecture est un plaisir et une vraie mine de richesse. J'en ai déjà parlé (ici) mais je ne cesserai de le faire tellement son mérite est grand.

C'est " " de Mohammed Essalah Esseddikأعلام من المغرب العربي

Il écrit avec beaucoup de subtilité et de finesse et pour lui la langue arabe coule de source et elle est révélée dans toute sa beauté!!! Cet ouvrage et en trois tomes et on peut lire ceci sur chacun d'entre eux:

[من حبّك لوطنك, ووفائك له, أن تحبّ كلّ من أحبّوه, ووفوا له و خدموه, و ضحوا في سبيله, و لكي تحبهم يجب أن تعرفهم و تقف على جهادهم و تضحياتهم من أجله, و هؤلاء الذين احتواهم هذا الكتاب ممن أحبوّا أوطانهم و خدموها و ضحوا في سبيلها.
و إذا كانت النفوس تستروح إلى مطالعة أخبار من مضى , و مراجعة آثار من قضى , فانّ غايتنا من عرض هذه النماذج تشحيد العزائم , و دفع الهمم إلى العلا و المكارم , و ترسم خطى هؤلاء إلى ’’المحابر’’ و’’ الملاحم’’!!َ]

Dans la partie relative à l'Imam El 3allâma Abdelhamid Ibn Badis, on peut lire plein de belles histoires mais j'ai voulu simplifier en prenant celle ci:

و كان هدفه بالتعليم و التربية أن يكون بناة نهضة و دعاة إسلام و جهاد و أطباء عقول و نفوس و أرواح. [

سأله أحد تلامذته يوما : ’’لم لا تؤلف الكتب؟’’ فكان جوابه : ’’إن الشعب يا بنيّ ليس اليوم بحاجة إلى تأليف الكتب
بقدر ما هو في حاجة إلى تأليف الرجال, هب أنّي انصرفت إلى التأليف و انقطعت عمّا أنا اليوم بصدده من نشرا لعلم, و إعداد نشء الأمّة فمن يقرأ كتبي وتآليفي ؟ ما دام الشعب في ظلمات الجهل و الأميّة! إن إعداد معلّم واحد كفء يتصدّى لمحاربة الجهل الفاشي في ربوعنا لخير لمجتمعنا من ألف كتاب تحفظ في خزائن إلى أن تبيد و تبلى.

و كان يقول : ’’إن مرحلة التأليف آتية لا ريب فيها لأنّ نهضتنا لا تكمل و لا تأخذ طريقها إلى الازدهار, إلا إذا شددنا أزرها بكتب علمية تحمل روح العصر من أن تقطع الصلة بالماضي, إننا ما زلنا اليوم في مرحلة التعليم و التكوين فلنتعلّم لنعلّم و الحق أنّي لا أشتغل بالتعليم وحده بل أباشر أعمالا أخرى كثيرة’’]


Bonne journée de la science et du savoir.

Benkad a écrit:

Rastacool a écrit:

Benkad a écrit:

Ah! non; la bibliothèque est un espace non fumeur :nooon: ; veuillez respecter la consigne s'il vous plaît :enervé:

Un Rasta ne peut pas s'empeché de fumer :lol: :lol: :bob2:

et avec un peu de reggeae dans la tête,
il ne reste plus qu'à faire la fête?!!! :sifle:

:up:

:mdr: :mdr: un rasta intello :tongue:

Akhenaton a écrit::mdr: :mdr: un rasta intello :tongue:

Eh! oui, il faut de tout pour faire le monde :take: :sport1:

KIWI a écrit:

Akhenaton a écrit::mdr: :mdr: un rasta intello :tongue:

Il ne connait même pas Boualem Zouazou...... :mdr: :mdr:

non je connais pas :eusa: :rigoool:

Salam

Ces jours-ci, j'ai mis cet écrit sur le topic relatif au "but de la vie"; puis j'ai eu envie de le ramener ici aussi ( une fois n'est pas coutume)...

En fait, je pense à par la foi de nos "semblables" ... et pour cela, je commence par parler de René Descartes, ce grand scientifique avec l'esprit "Cartésien" ( de son nom "Descartes"); Il est l'auteur du fameux "Cogito, ergo sum" ( ou "je pense, donc je suis" )... Il était mathématicien, physicien et philosophe et il a laissé de nombreux ouvrages de référence...

Il a connu le doute ... beaucoup de doutes... et pas mal de "galères"... et il a, par exemple, usé de la raison dans l'étude de plein de sujets ... comme Dieu...
Et dans son livre "Discours de la méthode", il a écrit ceci:

["... Du coup se trouve affirmée l'existence de l'âme, "substance dont toute l'essence n'est que penser". C'est donc en elle que gît et notre doute, qui est une imperfection, et, de ce fait même, la notion de perfection qui lui échappe. Cela suppose, par conséquent, l'existence d'un Être parfait - Dieu -, qui a inscrit en nous l'idée de perfection et de perfectibilité vers laquelle nous tendons toujours intuitivement.

Etant donné qu'il est parfait, Dieu ne peut nous tromper (véracité divine) : c'est sa véracité qui, enfin, garantit la rectitude de la perception et de la connaissance que nous pouvons et devons avoir des êtres et des choses qui font l'objet de nos études.
..."]
__________________

[[""LE LISEUR
Bernhard SCHLINK

"Le passé où je me retrouvai en tant qu’historien du droit n’était pas moins vivant que le présent. Et contrairement à ce que pourrait penser le profane, l’historien ne se contente pas d’observer seulement cette vie passée tout en prenant part à la vie présente. Faire de l’histoire consiste à lancer des passerelles entre le passé et le présent, à observer les deux rives et à être actif de part et d’autre. L’un de mes domaines de recherche se trouva bientôt être le droit sous le Troisième Reich, et là il est particulièrement manifeste que passé et présent confluent en une seule et même réalité vivante. En la matière, la fuite ne consiste pas à s’occuper du passé, mais à se concentrer résolument sur le présent et l’avenir en étant aveugle à l’héritage dont nous sommes marqués et avec lequel nous devons vivre.

Cela dit, je ne dissimulerai pas la satisfaction éprouvée à se plonger dans des passés dont la signification pour le présent est moindre. La première fois que je l’ai ressentie, ce fut en travaillant sur des législations et des projets législatifs de l’époque des Lumières. Ces textes étaient sous-tendus par la conviction que le monde est bâti sur un ordre bon, et que par conséquent l’on peut aussi mettre le monde en bon ordre. Je prenais le plus grand plaisir à voir comment cette conviction produisait des articles qui étaient autant de gardiens du bon ordre et comment ils s’articulaient en lois qui voulaient être belles et établir par leur beauté la preuve de leur vérité. J’ai longtemps cru qu’il existait un progrès dans l’histoire du droit, une évolution en dépit des petits reculs et de terribles régressions, vers plus de beauté et de vérité, plus de rationalité et d’humanité. Depuis que cette croyance s’est révélée chimérique, j’aime à me représenter autrement le cours de l’histoire du droit : l’image avec laquelle je joue est celle d’un cours qui est certes orienté vers un but, mais le but où il parvient, après toutes sortes de convulsions, de confusions et d’aberrations, n’est autre que son point de départ, d’où il lui faudra repartir à peine arrivé.

Je relisais à l’époque l’Odyssée, que j’avais lue au lycée et dont je me souvenais comme de l’histoire d’un retour au pays. Mais ce n’est pas l’histoire d’un retour au pays. Comment voudrait-on d’ailleurs que les Grecs, qui savaient qu’on ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve, aient cru à un tel retour ? Ulysse ne revient pas pour rester, mais pour repartir. L’Odyssée est l’histoire d’un mouvement qui à la fois vise un but et n’en a pas, une histoire de succès vains. Tout comme l’histoire du droit.

J’ai retrouvé récemment le cahier où j’ai noté, au fil des années, ce que j’enregistrais pour Hanna. Les douze premiers titres ont manifestement été notés en même temps ; j’ai sans doute commencé par lire les choses à la file, pour m’apercevoir ensuite que, sans notes, je ne retiendrais pas ce que j’avais déjà lu. Les titres suivants sont parfois assortis d’une date, parfois non, mais je sais que le premier envoi date de sa huitième année de détention, et le dernier de sa dix-huitième. C’est au cours de cette dix-huitième année que fut accepté son recours en grâce.

Je lisais essentiellement à Hanna ce que j’avais moi-même envie de lire au moment. Pour l’Odyssée, j’eus du mal, au début, à me pénétrer autant du texte en lisant à haute voix qu’en lisant pour moi. Et puis c’est venu. Restait l’inconvénient que la lecture à haute voix durait plus longtemps. En revanche, ce que j’avais lu se gravait davantage dans ma mémoire. Aujourd’hui encore, je me rappelle beaucoup de choses très précisément.

Mais j’enregistrais aussi ce que je connaissais déjà et que j’aimais. Hanna reçut ainsi beaucoup de Keller et de Fontane, de Heine et de Mörike. Longtemps, je n’osai pas lire de poésie à haute voix, ensuite j’y pris beaucoup de plaisir, et j’appris par cœur quantité de poèmes que j’enregistrais. Je suis encore capable de les réciter aujourd’hui.
Au total, les titres consignés dans ce cahier manifestent un solide attachement à la culture bourgeoise classique. Je ne me rappelle d’ailleurs pas m’être jamais demandé si je devais aller au-delà de Kafka, Frisch, Johnson, Bachmann et Lenz, et lire de la littérature d’avant-garde, de celle où je ne discerne pas l’histoire et n’aime aucun des personnages. Pour moi, il allait de soi que cette littérature expérimentale fait des expériences avec le lecteur, et nous n’avions que faire de cela, Hanna comme moi.

Au cours de la quatrième année de ce contact à la fois bavard et muet, je reçus un mot. « Garçon, la dernière histoire était particulièrement bien. Merci. Hanna ».

Le papier était quadrillé, une page arrachée d’un cahier et retaillée aux ciseaux. Le texte était tout en haut, sur trois lignes. Il était écrit avec un stylo à bille bleu qui bavait. Hanna avait appuyé très fort, les lettres marquaient même au verso. L’adresse aussi était écrite avec beaucoup de force ; elle pouvait se lire en creux sur les deux moitiés du papier plié en deux.

(...)

Après ce premier mot, les suivants se succédèrent régulièrement. C’étaient toujours quelques lignes, un remerciement, un souhait d’écouter autre chose du même auteur, ou de ne plus en écouter, une remarque sur un écrivain, sur un poème, une histoire, un personnage de roman, ou bien une notation venue de la prison. « Dans la cour, les forsythias sont déjà en fleur », ou « j’aime bien qu’il y ait tous ces orages, cet été », ou bien « je vois par la fenêtre que les oiseaux se rassemblent pour partir vers le sud »... Souvent, sans ces notations d’Hanna, je n’aurais même pas remarqué les forsythias, les orages ou les vols d’oiseaux. Ses remarques littéraires étaient souvent étonnamment justes. « Schnitzler aboie, Stefan Zweig est un chien empaillé » ou « Keller a besoin d’une femme », ou « les poèmes de Goethe sont comme des petits tableaux dans de jolis cadres », ou « Lenz écrit sûrement à la machine ». Comme elle ne savait rien de ces auteurs, elle supposait que c’étaient des contemporains aussi longtemps que ce n’était pas manifestement exclu. J’étais stupéfait de voir la quantité d’œuvres anciennes qui peuvent effectivement se lire comme si elles étaient d’aujourd’hui. Et qui ne sait rien de l’histoire du monde peut tout à fait, à l’évocation de vies d’autrefois, y voir tout simplement l’évocation de la vie dans des pays lointains."

Extrait de Le Liseur
Traduction de Bernard Lortholary (Gallimard)""]]

Salam,
Et voici un extrait sublime d'un livre beau et magique:

Salut,

Voici un petit extrait de "L'élève et la leçon"
De Malek Haddad ...
Quelle pertinence et quelle "percutance" chez l'artiste Malek HADDAD.
Il joue avec les mots comme le musicien glisse ses doigts sur les
cordes de sa guitare ... rêveur et ô combien réaliste à la fois!!! ...

Suite à de belles retrouvailles, mon coeur l'a offert " En souvenir de l'élève, de la leçon et ... des tables de multiplication ..." comme il dit ... mon coeur, bien sûr ... voyons :rigoool:

Allons y pour le texte:


Je suis content d'être peureux. La peur et le scrupule ont limité mes enthousiasmes. Le courage dans son habituelle sérénité est la négation du courage. Le héros est un lâche qui ne sait pas tenir compte. Le héros ne sait que se justifier. Il n'existe rien de commun entre le héros et
l'héroïsme. Seul le cœur est un héros. Un trésor. Malgré ma bonne volonté je n'ai jamais su établir un rapport étroit, intime entre la générosité et
l'efficacité. Je travaille. Je fais. J'existe à cause des autres. Je me soigne en soignant les autres. Voilà bien longtemps que je me résigne à tenir compte des autres. Je dis : Je me résigne. Et pourtant je les aime ces autres-là. Mais ils m'ennuient, comme m'ennuie mon propre visage dans un miroir, par mes automnes, en me rasant.

On ne peut être à la fois un héros et un saint. Or, il faudrait être à la fois un héros et un saint. Et c'est bien pour cela que ni l'un ni l'autre n'existent.

Par ailleurs, la sainteté ne saurait avoir vingt ans. La jeunesse me déprime, car la mienne n'a rien fait pour que mon passé s'amuse et m'amuse aux heures du souvenir. Ma jeunesse était très bête. Mais elle avait du cœur. Elle était bête néanmoins, Fadila va me dire... Qu'importe ce qu'elle me dira, je m'en fiche.

Fadila va me dire évidemment :

- Cet enfant doit partir...

Je sais les enfants qui sont parus. Certains sentaient le génocide et le typhus. Je connais les enfants. J'ai su qu'ils voyaient plus loin que nous. Nous, les petites personnes.

J'achète les journaux.


Mais non, mon petit, cette maison s'allumera. Je connais les Arabes, les seuls paradoxes de ces derniers temps. L'espoir, ma Fadila, est la manière de nier les imbéciles et l'imbécillité. L'espoir est une espèce d'autodéfense contre l'absurde. Il est bon comme un enfant se rendant à l'évidence.

Je sais que Fadila n'est pas faite pour l'insulte. Fadila mon amour c'est un regret des valses, des valses attentives, sournoises, amoureuses alentour
des orchestres éteints.

Que ce siècle est étrange!...

Un tibia est plus facile à réparer qu'un cœur. La vie se défend mieux dans ses appétits subalternes. L'homme est davantage armé pour exiger un morceau de pain que pour chanter les champs de blé. La guerre est cette manifestation, cette manifestation qui réclame son pain en chantant sur des airs connus et sacrés les champs de blé.

Le maçon sifflote un refrain en construisant une maison qu'il n'habitera probablement jamais. J'ai vu dans la lumière blanche des Hauts Plateaux algériens des fellahs moissonner. Ils chantaient. Et pourtant leur galette sera noire. Par la France le prolo qui s'en va chez Renault n'achètera pas de brioche dans des pâtisseries rutilantes. Ces brioches qui ne se souviennent pas de la galette noire.

De toutes ces incohérences, il sortira un monde neuf. Mais ce futur m'effraie comme un conditionnel, Le futur n'est pas rassurant. Lorsque je pense d'un malade : « S'il peut passer la nuit », c'est que la nuit a beaucoup de chance de l'emporter sur mes soins.

Et si je pense, demain Fadila sera heureuse, j'éprouve les mêmes craintes. Pour moi, la sécurité se consomme au présent. Encore que... Les malheureux sont des ratés en ce sens qu'ils raisonnent comme ces candidats malheureux qui affirment : « Nous réussirons à la session prochaine. » L'injustice du destin c'est la non concordance des temps.

Je n'affirmerai pas à haute voix :

— Cette maison s'allumera.

Je me contenterai de le souhaiter, pour Fadila, pour Omar, pour toutes les Fadila et tous les Omar du monde.

— Je suis très malheureuse...

J'attendais ce mot-là qui résume à lui seul une Histoire nationale.
…

Et pourtant Fadila aime Omar, et pourtant Omar aime Fadila. Autrefois les chagrins d'amour provenaient des poèmes illogiques, d'une incompatibilité d'humeur, des barrières dressées, d'obstacles infranchissables, d'une émotion unilatérale, d'un lyrisme non partagé, d'une prudence non réciproque, d'une différence de race, d'une différence de classe, d'une
différence de religion.

Autrefois un chagrin d'amour était moins une différence qu'un différend.

Fadila aime Omar, Omar aime Fadila. Ils s'aiment et c'est un chagrin d'amour.

— Oui, je suis très malheureuse.

C'est évident, ma chère enfant. Tu es malheureuse parce qu'il serait anormal, voire indécent d'être heureux quand on est Algérien, ou tout simplement quand on a du cœur. Je connais des Algériens qui sont heureux. Mais ceux-là sont des amnésiques.

Ils ne sont pas nombreux, certes, mais néanmoins j'en connais. Ils ont le geste sûr des complexes ignorés. Ils ont le verbe haut et ne doutent de rien, les malheureux! Voyez d'ailleurs les ânes comme ils sourient. Le poil usé, des plaies sur les flancs, ils sourient de toutes leurs narines, contents de leur filiation indécise, contents parce que le sourire ridicule de leurs narines marque leur satisfaction suprême de manger des chardons. Même en français ils sont contents de braire."]]

Merci Benkad, il faut vraiment que je me mette a la lecture :ccomeça: :eusa:

Rastacool a écrit:Merci Benkad, il faut vraiment que je me mette a la lecture :ccomeça: :eusa:

Sourate Ibrahim, peut être?? ou n'importe laquelle autre de ton choix... J'attends que tu me dises: "çà y est, je l'ai lue!!!" ...

Ce n'est pas le topic de cette histoire, mais c'est toi qui a parlé de lecture ... :parlepa:

Aillll ailllll aillll :rigoool: :rigoool:

Rastacool a écrit:Aillll ailllll aillll :rigoool: :rigoool:

"Ettes ettes mazal el 7al" ... :noudam:
:tongue:

Benkad a écrit:

Rastacool a écrit:Aillll ailllll aillll :rigoool: :rigoool:

"Ettes ettes mazal el 7al" ... :noudam:
:tongue:

:ayavava:

Rastacool a écrit:

Benkad a écrit:

Rastacool a écrit:Aillll ailllll aillll :rigoool: :rigoool:

"Ettes ettes mazal el 7al" ... :noudam:
:tongue:

:ayavava:

Galek : "Eçamett yeghleb laqbî7" ... w"eddenya dewâra" ... ya Badri :lol: :defil:

Ayah :gigi:

Wellah ghir c'est vraie c'est juste un problemme de volonté :rigoool:

Mais je le ferais un jour je le ferais :rigoool: