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Les grands artistes de Bejaia

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Message par lebougiote Lun 22 Sep - 17:59

Hommage a CHEIKH SADDEK EL BEDJAOUI.
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Message par boulevard boy Lun 22 Sep - 21:27

Sadek Abdjaoui

Les grands  artistes de Bejaia 1187940749


Cheikh Saddek ABDJAOUI restera comme l’un des personnages les plus marquants de la scène culturelle de la ville de Bgayet (Béjaia)

En effet, Cheikh ’’Bouyahia Sadek’’ plus connu sous le nom de Cheikh Saddek ABDJAOUI ou El Béjaoui est né le 17 décembre 1907.

Sa vois de ténor remarquablement travaillée et qui lui permet des interprétations périlleuse et des envolées lyriques rarement égalées,en particulier dans les répertoires classiques Maghrébin et le Hawzi,est son atout majeur qui le fit remarquer très tôt a ses premiers maîtres Béjaoui qui l’initièrent a la Sanaa ainsi qu’a d’autres genres populaires dont le Hawzi.

En 1933, il part à Alger pour perfectionner ses dons multiples et être l’un des fondateurs de la célèbre troupe EL-MOUSSILIA. Il côtoya les grands de la cour des musiques aussi riches que variées, le Professeur Si Mahieddine LEKHAL, les interprètes de grande valeur tel MAALEM BOUCHARA.

Ses recherches et sa passion l’ont conduit plusieurs fois à Tlemcen considérée comme capitale de la musique, où il travailla assidûment auprès de maîtres Tlmeceniens dont Chikh EL ARABI BENSARI. Bravant l’autorité coloniale, notre Chikh s’adonnait à former et à initier bon nombre d’élèves et fit de son propre café, une scène ou se produisait bon nombre d’artistes locaux et étrangers...Il fut à maintes reprises le digne représentant de l’Algérie tant dans les pays les pays arabes qu’en europe.

D’autre part,il fut le principal animateur et chef d’orchestre a la radio de Bougie pendant les dernières années de l’ère coloniale.Cette période fut particulièrement féconde en pièces théâtrales ,radiophoniques et chansons kabyles ainsi au concert de musique classique et chaabi.

Dès l’indépendance, en 1963, le cheikh fonde le conservatoire de musique classique de Béjaia d’ou sortiront formés et aguerris bon nombre de talents...

Un palmarès riche parle de l’empreinte du Cheikh :

1967 : Médaille de Bronze au festival de la musique Andalouse d’Alger
1968 : 3éme Prix du festival musique Classique à Tlemcen
1969 : 1er Prix du festival de la musique populaire à Alger
1970 : Participation aux échanges culturels Algérie/Tunisie
1972 : 1er Prix du festival musique Andalouse à Tlemcen
1973 : 3éme Prix de la musique Chaabi à Blida
1978 : 1er Prix festival de la musique Traditionnelle d’Alger
1982 : Participation aux échanges culturels Algérie / Tunisie
1986 : 1er Prix du festival de Malouf à Constantine
1989 : 1er Prix du festival Andalouse de Constantine

Texte d’après la source fourni par : Farid BENAHMED et Lizzi





Visitez aussi le Blog de Lizzi sur Cheikh Saddek ABDJAOUI

http://cheikhsadek.skyrock.com/
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Message par boulevard boy Lun 22 Sep - 21:29

Djamel allam, la musique au diapason !


Les grands  artistes de Bejaia 1171631841

Né le 26 juillet 1947 à Béjaïa, Djamel Allam fréquente le conservatoire municipal de Sadek Abdjaoui où il s'initie au genre andalou et chaabi.
En 1967, Djamel Allam a 21 ans quand il quitte sa Kabylie natale pour Marseille. Au théâtre du Gymnase, où il est machiniste, il côtoie Brassens, Moustaki, Bobby Lapointe, Patrice Chéreau, Marcel Maréchal et surtout Léo Ferré. 2 ans plus tard, il joue avec Bernard Lavilliers dans un cabaret du port de Marseille. Celui-ci l’encourage à "monter" à Paris, où Djamel se produit dans plusieurs cabarets de la rive gauche.
En 1975 il rentre en Algérie où il cumule les mandats. Djamel Allam travaille à la radio Chaîne 3 internationale et est en même temps directeur artistique du cabaret "La Voûte", à Moretti, en banlieue d’Alger. Il y invite Léo Ferré, Marc Ogeret et bien d’autres. Des son côté, il compose et interprète ses propres chansons en berbère. Il fait sa première scène, à Alger, en première partie du duo Arezki/Fontaine.

Son premier album « Arjouth » (laissez-moi raconter), produit en 1974 par Gille Bleives, remporte un très grand succès auprès des médias et du public. Djamel remplit les grandes salles de France et part en tournée en Europe et aux Etats-Unis. Entre 1978 et 1985, il sort 3 albums : « Les Rêves du vent » (7Les grands  artistes de Bejaia Icon_cool, « Si Slimane » (81) et « Salimo »(85). Il écrit des musiques de films et de documentaires, dont « la Goutte d’Or » de Daniel Duval, diffusé sur TF1. Il est aussi comédien pour le cinéma ("Fort Saganne").

En 1985, Djamel Allam retourne en Algérie et crée une société de spectacles, dans le but de mettre son expérience au service des jeunes artistes algériens. Il y reste 2 ans et ne retourne à Paris qu’en d’octobre 1988. Il y enregistre en 1992 l’album « Mawlud », témoignage douloureux des événements. Depuis, Djamel Allam n’avait enregistré que « Le chant des sources », en 1999, une sélection de ses plus belles chansons revisitées version acoustique.

Poussé sans doute lui aussi par le retour en grâce des musiques venues d’Orient, le poète kabyle refait surface et de la plus belle façon avec « Gouraya ». Cet album est concocté avec la complicité de son ami Safy Boutella, auteur, compositeur, interprète et arrangeur de grand talent. La voix pleine et chaude de Djamel Allam, la riche palette sonore qui lui sert d’écrin, font de « Gouraya » une incontestable réussite, ancrée au mieux entre tradition et modernité...tout un programme !

Discographie :
Gouraya, 2000 Le Chant des Sources, 1999 Mawlud, 1994 Salimo, 1985 Si Slimane, 1981 Les Rêves du vent, 1978 Arjouth, 1974
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Message par boulevard boy Mar 23 Sep - 20:28

Mhand, un maître du mandole!

Les grands  artistes de Bejaia 1169748084


Avec la sortie de son premier album innovateur « A Yakal », Mhand entre dans la cours des grands. Pas de doute, la création insoupçonnable et la composition perfectionniste de l'artiste font de l'œuvre une vraie réussite artistique et professionnelle.
L'album comporte 7 titres remarquables par la variété et la richesse des thèmes, qui parlent de l'amour d'une façon universelle, puisque le titre principal « A Yakal » qui signifie en français : (la terre), exprime, d'un côté, l'attachement physique et symbolique à la mère patrie et aux valeurs ; de l'autre côté, il exprime le sacrifice héroïque pour un meilleur avenir. A ce propos, le titre « Bghigh ad-ttugh » se rapproche un peu plus du concept de l'album, mais cette fois-ci avec plus de symbolisme qui mêle amour et espoir en personnifiant le bonheur. Hélas, un Bonheur perdu !
L'auteur utilise de superbes métaphores qui renvoient au chagrin et à l'impasse. Des larmes comparées à la brume. L'idée d'une solitude profonde, puis l'espoir et l'attente d'une issue...Voici donc un extrait :

Etsrough imetti taguth
Itsafguen ebghir essouth
Assa nesusem
Imettawen throudh etsrough
Ndregh-kem izrim hadhrith
Ghourem allen-inem
Etsrough iguesroune thamourth
Yemghou jedjig dhi thefsou(y)th
Ittij imanis yetsouth
Almi gouhem ...

Le thème de l'amour se manifestant dans l'attente, la déception ou l'absence de l'être cher est récurrent dans « Ulim », « Zzher amccum », « Ughal-ed », et « Ul d tasa ».
Par ailleurs, la vie sociale fait aussi partie des thèmes favoris de l'auteur. Le titre « Uccen », en français : le loup, est un qualifiant souvent négatif en kabyle qui est synonyme de malin et de perfide. Il est employé en l'occurence, dans le but de personnifier l'animal qui représente à la fois l'ingratitude, l'égoïsme et la méchanceté naturelle. Ainsi donc, par ce joli procédé littéraire, Mhand nous donne la morale de l'amitié qui n'est pas toujours récompensée et nous met en garde contre la trahison en voulant dire qu'il faut toujours savoir choisir son entourage ! Voici un extrait :

Yak si zik edghel dhirith
Ghas yough amdhiq dhi dounith
Vavis ma yegwmed thiqith
Mourtherdji thala at-sislough
Anidha s-deb(g)widh youguith
Amara dâaioudhedh thanadhith
Ma yahwayak dhagour awdhith
Thawidhasd izem gmezugh

Sur le plan musical, l'originalité de l'œuvre « A Yakal », est incontestablement confirmée ! Mhand, par son excellente maîtrise du mandole et en travaillant sur les particularismes et l'originalité artistiques, part vers un son plus moderne tout en gardant, bien sûr, l'âme de la musique kabyle. Le violon, instrument romantique par excellence, apporte ici une touche à la fois sensible et gracieuse, en accentuant le ton et l'authenticité des sentiments. La musicalité est dans le texte. La mélodie émouvante, le lyrisme intarissable, les mots sensiblement doux, résonnent dans la voix enchanteresse du grand artiste qui ne laisse pas indifférents les amoureux de la bonne musique !
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Message par boulevard boy Mar 23 Sep - 20:31

Un maître, nommé Youcef Abdjaoui !


Les grands  artistes de Bejaia 1169749251


Né le 16 décembre 1932 au village d’Aït Allouane, dans la commune d’Akfadou, à Béjaïa, Aliouche Youcef, plus connu sous le pseudonyme de Youcef Abdjaoui parce que chanter était tabou en 1956, interrompt ses études et quitte ses métiers de ferrailleur, commerçant et footballeur pour faire ses premiers pas dans la musique, sous la houlette de cheikh Saddek Abdjaoui, à la radio Soummam qui existait depuis 1947. (..)
A partir du début des années 1950 et jusqu’en 1969, date de la mort d’Amraoui Missoum, la chanson algérienne d’expression arabe et kabyle et, d’une manière générale, la sensibilité algérienne dans le domaine de la chanson allaient connaître un renouveau avec la naissance du genre de la «vérité», une orchestration rigoureuse, avec l’émergence de belles voix féminines comme Bahia Ferrah, Meriem Abed, Saloua… La génération de Youcef Abdjaoui s’est investie dans la musique professionnelle, faisant de la chanson son gagne-pain et son identité de vedette et en réalisant la synthèse des expressions plurielles de la sensibilité algérienne dans un contexte d’expatriement et de guerre de libération nationale.
Bien qu’expression de chansons à textes, l’expression musicale par laquelle se distinguaient, entre autres, Youcef Abdjaoui, Hammad Mohand, Akli Yahiaten, Oultache Arezki, Ziouche Nacer avait son originalité, une touche particulière, certes orientale, mais de sensibilité algérienne, expression de la chanson citadine par plusieurs aspects liés à des thématiques novatrices, à la notion de vedettariat de chanteur de charme, à la culture du spectacle. (...)




Extrait Par Youcef Maâllemi
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Message par MIM0U Mer 11 Mar - 5:02

boulevard boy a écrit:Un maître, nommé Youcef Abdjaoui !


Les grands  artistes de Bejaia 1169749251


Né le 16 décembre 1932 au village d’Aït Allouane, dans la commune d’Akfadou, à Béjaïa, Aliouche Youcef, plus connu sous le pseudonyme de Youcef Abdjaoui parce que chanter était tabou en 1956, interrompt ses études et quitte ses métiers de ferrailleur, commerçant et footballeur pour faire ses premiers pas dans la musique, sous la houlette de cheikh Saddek Abdjaoui, à la radio Soummam qui existait depuis 1947. (..)
A partir du début des années 1950 et jusqu’en 1969, date de la mort d’Amraoui Missoum, la chanson algérienne d’expression arabe et kabyle et, d’une manière générale, la sensibilité algérienne dans le domaine de la chanson allaient connaître un renouveau avec la naissance du genre de la «vérité», une orchestration rigoureuse, avec l’émergence de belles voix féminines comme Bahia Ferrah, Meriem Abed, Saloua… La génération de Youcef Abdjaoui s’est investie dans la musique professionnelle, faisant de la chanson son gagne-pain et son identité de vedette et en réalisant la synthèse des expressions plurielles de la sensibilité algérienne dans un contexte d’expatriement et de guerre de libération nationale.
Bien qu’expression de chansons à textes, l’expression musicale par laquelle se distinguaient, entre autres, Youcef Abdjaoui, Hammad Mohand, Akli Yahiaten, Oultache Arezki, Ziouche Nacer avait son originalité, une touche particulière, certes orientale, mais de sensibilité algérienne, expression de la chanson citadine par plusieurs aspects liés à des thématiques novatrices, à la notion de vedettariat de chanteur de charme, à la culture du spectacle. (...)




Extrait Par Youcef Maâllemi


N'moute a3lih :pleure: , allah yerehmou, il est classé deuxieme par une association egyptienne, par sa maitrise de l'outil el 3oud (chepa comment on l'appel en français), juste deriere le fameux egyptien farid el atrache
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Message par Bourtouqal banafsadji Mer 11 Mar - 11:37

Luth = 3oûd. Merci pour cette rétrospective, les gars, mais je crois qu'il y en a bcp d'autres méconnus.
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Message par Rastacool Ven 13 Mar - 21:28

Des extraits de quelques albums de Djamel Allam .

:arrow: http://www.djamelallam.com/djamel-extrait.html

Site officiel

:arrow: http://www.djamelallam.com/
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Message par el-cortez Sam 21 Mar - 21:43

boulevard boy a écrit:Mhand, un maître du mandole!

Les grands  artistes de Bejaia 1169748084 passez un graned bjr a mahand et surtout a son cousin akli l'architecte, il reconnaitra qui suis je!!!!!!!!!!!!


Avec la sortie de son premier album innovateur « A Yakal », Mhand entre dans la cours des grands. Pas de doute, la création insoupçonnable et la composition perfectionniste de l'artiste font de l'œuvre une vraie réussite artistique et professionnelle.
L'album comporte 7 titres remarquables par la variété et la richesse des thèmes, qui parlent de l'amour d'une façon universelle, puisque le titre principal « A Yakal » qui signifie en français : (la terre), exprime, d'un côté, l'attachement physique et symbolique à la mère patrie et aux valeurs ; de l'autre côté, il exprime le sacrifice héroïque pour un meilleur avenir. A ce propos, le titre « Bghigh ad-ttugh » se rapproche un peu plus du concept de l'album, mais cette fois-ci avec plus de symbolisme qui mêle amour et espoir en personnifiant le bonheur. Hélas, un Bonheur perdu !
L'auteur utilise de superbes métaphores qui renvoient au chagrin et à l'impasse. Des larmes comparées à la brume. L'idée d'une solitude profonde, puis l'espoir et l'attente d'une issue...Voici donc un extrait :

Etsrough imetti taguth
Itsafguen ebghir essouth
Assa nesusem
Imettawen throudh etsrough
Ndregh-kem izrim hadhrith
Ghourem allen-inem
Etsrough iguesroune thamourth
Yemghou jedjig dhi thefsou(y)th
Ittij imanis yetsouth
Almi gouhem ...

Le thème de l'amour se manifestant dans l'attente, la déception ou l'absence de l'être cher est récurrent dans « Ulim », « Zzher amccum », « Ughal-ed », et « Ul d tasa ».
Par ailleurs, la vie sociale fait aussi partie des thèmes favoris de l'auteur. Le titre « Uccen », en français : le loup, est un qualifiant souvent négatif en kabyle qui est synonyme de malin et de perfide. Il est employé en l'occurence, dans le but de personnifier l'animal qui représente à la fois l'ingratitude, l'égoïsme et la méchanceté naturelle. Ainsi donc, par ce joli procédé littéraire, Mhand nous donne la morale de l'amitié qui n'est pas toujours récompensée et nous met en garde contre la trahison en voulant dire qu'il faut toujours savoir choisir son entourage ! Voici un extrait :

Yak si zik edghel dhirith
Ghas yough amdhiq dhi dounith
Vavis ma yegwmed thiqith
Mourtherdji thala at-sislough
Anidha s-deb(g)widh youguith
Amara dâaioudhedh thanadhith
Ma yahwayak dhagour awdhith
Thawidhasd izem gmezugh

Sur le plan musical, l'originalité de l'œuvre « A Yakal », est incontestablement confirmée ! Mhand, par son excellente maîtrise du mandole et en travaillant sur les particularismes et l'originalité artistiques, part vers un son plus moderne tout en gardant, bien sûr, l'âme de la musique kabyle. Le violon, instrument romantique par excellence, apporte ici une touche à la fois sensible et gracieuse, en accentuant le ton et l'authenticité des sentiments. La musicalité est dans le texte. La mélodie émouvante, le lyrisme intarissable, les mots sensiblement doux, résonnent dans la voix enchanteresse du grand artiste qui ne laisse pas indifférents les amoureux de la bonne musique !

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Message par el-cortez Sam 21 Mar - 21:45

wech les bajouis, c'est pauvre comme topic, vous connaissez pas vos artistes ou koi::inaal chitane!!!! normalement ce topic doit avoir deja rempli une vingtaine de pages!!!!!!

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Message par Rastacool Sam 21 Mar - 22:06

Bienvenue a toi l'ami .

Ben on attend les contribution de tout un chacun .
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Message par MIM0U Sam 21 Mar - 23:47

Youcef Abdjaoui de son vrai nom Aliouche Youcef, est né le 16 décembre 1932 à Aït Allouane dans la commune d’Akfadou. Comme tous les artistes de sa génération, il s’est donné corps et âme à la musique dès son jeune âge sous le pseudonyme de Youcef Abdjaoui. Il fut repéré par le Chikh Saddek-El Bedjaoui qui lui permit de s’exprimer sur les ondes de la radio Soummam qui émettait déjà en 1947. Il enregistre son premier disque en 1958 à Alger où il évoquait brillamment la vie et ses aléas. Un ouvrage qui le hissa pour intégrer avec mérite l’orchestre de Amraoui Moussa en tant que chanteur-compositeur et surtout musicien car il maîtrisait comme il se doit le mandole et la guitare. Avec le déclenchement de la guerre d'Algérie, il rejoint la troupe de Farid Ali avec laquelle il entama une tournée dans plusieurs pays d’Europe. “Les uns font la guerre avec des fusils, moi je la fais avec ma guitare” répétait-il. Après la guerre, il rentre au pays où il fût responsable d’un orchestre de “variétés kabyles” à la Radio nationale chaine II. Jusqu’en 1969 où il avait décidé de repartir en exil en France où il avait achevé sa carrière. L’auteur de “Thit D wul mkhasamen Mcharaâen f zine”.
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Message par MIM0U Mer 25 Mar - 2:08

Hamid Medjahed : La renaissance de l’humble Maître


Halim AKLI


Incontestablement, Hamid Medjahed est l’un des compositeurs qui ont su, par leurs créations, donner ses lettres de noblesse à la musique kabyle. Son nom reste, certes, étroitement lié à des œuvres monumentales mais aussi à des noms d’illustres artistes tels que la diva à la voix d’or, Nouara ou encore les légendes, plus que jamais vivantes que sont Matoub Lounès, Taous Amrouche, Ben Mohammed… Hamid Medjahed c’est enfin ce nom qui se confond intimement à la célèbre émission « Icennayen uzekka » (Chanteurs de demain) qu’il a animé d’une main de maître, vingt ans durant à la chaîne II de la radio algérienne, jamais complaisant mais généreux en enseignements. C’était une école pour les « graines de stars » qui, pour évaluer leurs capacités artistiques, s’y rendaient pour affronter le maître « omnipotent », craint mais adulé à la fois.




Ayant composé nombre des plus belles merveilles chantées par celle que d’aucuns n’hésitent à présenter comme la plus belle voix féminine de la chanson algérienne de tous les temps, Nouara en l’occurrence dont il parle avec des mots qui en disent long sur l’étendue de l’admiration qu’il lui voue : « …Nouara représente la modernité et la belle voix. On ne retrouve pas beaucoup de voix comme la sienne dans la chanson kabyle et même dans la chanson algérienne », Hamid Medjahed dont la carrière s’étire sur une quarantaine d’années, possède cette particularité de n’avoir jamais mis sur le marché ses œuvres qui s’écoutaient jusque là, exclusivement sur les ondes de la radio qui les diffusaient sur des interstices. A ce propos, il s’explique sans faux-semblants : « …Je n’ai jamais édité mes chansons en cassettes ou autre parce que je ne suis pas un commerçant. Je chante pour le public. L’argent tue l’âme de l’artiste. ». Trêve de réflexion, puis il reprend : « Tenez, si j’avais fais des cassettes à mes débuts, en voyant que cela me rapportait du pognon, j’en aurais produit le maximum d’albums. Pour y arriver, j’aurais composé du n’importe quoi. Moi j’ai un travail qui me nourrit, la musique c’est ce que je fais pour le plaisir car, j’estime qu’un artiste ne devient pas milliardaire, il est riche par son art »



Pourtant il vient de décider, enfin, d’éditer ses œuvres, toutes enregistrées à la radio sur près d’un demi-siècle, au grand bonheur de ses innombrables admirateurs qui pourront enfin savourer son art à leur guise et ne plus dépendre du « diktat » de la programmation au niveau de la radio. Cela signifie aussi le début d’une nouvelle page à écrire dans la carrière singulièrement effacée mais ô combien prodigieuse de l’un des auteurs compositeurs interprètes les plus humbles du pays.



Cela soulève tout de même la lancinante question de la qualité technique en deçà du niveau de qualité et de perfection qu’offrent les moyens d’enregistrement dont dispose l’industrie musicale contemporaine par rapport aux conditions matérielles et techniques dans lesquelles ces chefs-d’œuvre ont été fixés sur leurs supports au niveau de la radio, avec en sus, la tendance orchestrale de jadis, portée sur les grands orchestres.

Le souci de rester authentique à ce qu’a toujours connu son public qui l’adulait jusque-là, à travers sa voix diffusée par la radio, serait probablement au centre de ce choix : Offrir enfin, telles des fleurs, en bouquets, ses œuvres telles qu’elles ont été conçues et découvertes. « Oui, mais… » répliqueront certains qui soulignent la nécessité de voir Hamid Medjahed reprendre son bâton de pèlerin et rentrer dans un studio pour donner une nouvelle vie à ses chansons en les adaptant à l’évolution de notre époque.



Il est cependant inconcevable d’aller décortiquer ces anciens nouveaux produits de l’œuvre medjahedienne sans marquer une halte afin de signaler que cette série d’albums contiendra trois musiques et un texte inédits de Medjahed Hamid qui devaient être chantés par Matoub Lounès. Le texte est un hymne à la gloire du grand amour qui avait lié « Le Rebelle » à Djamila. En effet, quelques temps avant qu’il ne soit assassiné, Lounès sollicite Hamid Medjahed pour une collaboration, la reconnaissance et l’admiration étant d’une parfaite réciprocité entre deux titans de la chanson. Comme à l’accoutumée, il était question d’innover et de surprendre par la fusion des deux styles pour défier les limites de l’imaginaire et de la beauté et offrir à deux maîtres incontestés un temple artistique qui ne verra, hélas, jamais le jour. Ainsi auront décidé les chasseurs d’étoiles qui mettront un terme à la vie d’une légende qui accèdera depuis à l’éternité.



Le premier album « D-Kem » (C’est toi), sorti chez Maâtkas Music au milieu de l’année 2007 vient d’être suivi par un deuxième opus « Tagujilt » (L’orpheline) en ce début 2008 qui sera, à son tour, suivi par un troisième dans les prochains mois. Comme pour signifier l’éternelle jeunesse de l’œuvre, Hamid Medjahed décide d’apposer sur les jaquettes de tous les albums, la même illustration : la photo de ses vingt ans. Il conviendra de signaler que le socle musical de Hamid Medjahed s’inspire résolument de la pop-rock, en vogue durant les sixties et les seventies dans les milieux universitaires, intellectuels et de la jeunesse mais aussi de l’universel dit classique.



Le premier opus, frappé à juste titre de la mention « Enfin Medjahed Hamid», est une véritable béatitude pour les fans mais aussi pour tous les mélomanes épris de belles mélodies sous forme de ballades, de berceuses et autres. La poésie medjahedienne quant à elle, est d’une profondeur telle que l’émotivité est aussitôt convoquée. La thématique, aussi riche que bariolée, puise dans l’intemporel.
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Message par MIM0U Mer 25 Mar - 2:08

SUITE


Des œuvres pérennes sont généreusement offertes au public à travers notamment le titre inaugural « D-Kem » (C’est toi) dans sa version originale qui, disons-le tout de suite, reste la plus célèbre des chansons de Hamid Medjahed. « D-Kem » a profondément marqué les générations qui l’ont vu naître, elle n’ensorcellera pas moins celles d’aujourd’hui qui la découvriront pour la première fois. Seule bémol côté sonorités serait peut-être l’orchestration de certains titres, dont l’enregistrement exclusivement radiophonique remonte à plusieurs décennies, quelque peu en décalage, dirions-nous, par rapport aux tendances actuelles portées essentiellement sur les rythmes autrement plus endiablés et qui pourrait constituer un semblant de ralentisseur à l’engouement des plus jeunes en proie à l’absence de toute campagne de promotion du produit.



« D-Kem » est donc un univers infini de sensibilité et d’émotion nostalgique qui bouleverse d’aucuns quand d’autres se surprendront dans une embarcation qui conjugue merveilleusement le passé au présent pour mieux se frayer une place dans le futur. « D-Kem » à l’instar de certaines chansons d’ailleurs a connu un remake musical et de nouveaux arrangements s’inscrivant dans l’universalité à travers une instrumentation réduite à quelques guitares sèches qui se donnent la réplique par des jeux d’arpèges aussi judicieux que gracieux, du solo et des accompagnements qui, par moment pour ne pas dire souvent, sont exécutés à la manière typiquement « kabyle ». Un patchwork des multiples voix de la guitare qui s’agrémente intelligemment tantôt des instruments pastoraux des hautes montagnes que sont la flûte et l’abendayer, tantôt du piano…



« D-Kem » c’est enfin une chanson d’amour qui ne manquera pas de raviver des souvenirs, voire des passions que le temps a fini par faire sombrer dans les méandres de la vie et de ses tourments.



Ensuite, vient « Ccah degnegh » (Bien fait pour nous), une œuvre critique sur ce qui en nous rend possible toutes les injustices et les dénis que nous subissons sans cesse. Le poète, sans verser dans les remontrances stériles et insolentes, incite les siens, avec des mots de tous les jours, à tenter un regarder introspectif pour déceler les tares, la négativité, la passivité et cette tendance annihiliste qui consiste à saper systématiquement tout initiative constructive au grand bonheur des ennemis qui s’en nourrissent :



Amek ar a kwen-id-sfehmegh / Comment vous l’expliquer

Wellah ar âewqegh / J’en suis confus

Macci dayen isehlen / Ce n’est guère une sinécure

Ayen ibanen iâerqegh / L’évidence nous échappe

Netsa zdatnegh / Quand elle se trouve devant nous

Netsmuqul ayen ibâden / Notre regard parti au loin

Macci akka i’grad fellagh / Ce n’était pas notre destin

Ass-a farqen-agh / D’être ainsi divisés

Tsadhsan degnegh iâdawen / nos ennemies en ricanent

Ccah degnegh / Bien fait pour nous.



La mesure glisse sensiblement vers la douceur avec « A yidh » (Nuit) qui, tel un fleuve, charrie inexorablement dans l’un des thèmes de prédilection du poète en mettant en scène le monde sombre et émouvant de la tristesse. « Idh » évoque le froid, la solitude, le souvenir de l’être cher disparu, la mort et l’attente :



Yexla wemkan i deg itellidh / Ta place est vide

Yehzen win i kem-id-yemektin / Triste est celui que ton souvenir hante
Kem s-ddaw tmedlin terkidh / Pendant que sous terre tu te consumes



Nek tsrugh, mektagh-ed lexyal im / A travers mes larmes, j’entrevoie ta silhouette
Ts’runt wallen iw / Mes yeux sont en larmes



Yahzen wul iw / Mon cœur affligé



« Imdhebren » (Les opineurs) dans sa version originale est un discours à l’encontre de « la chanson » elle-même avec qui l’auteur entretient une relation quasi charnelle qui est non sans rappeler Nedjma et Kateb ou encore « tayri umedyaz » d’Inasliyen que Djamal Amrani résume à sa manière dans « Vers l’Amont » (Ed. ENL, Alger - 1989) :



Une succion de bon-vouloir /autour du vide disponible /que nous sommes /Une entorse à l’inventaire /de mes vertèbres / Toi moi /cousus vivants / dans une même peau.



Dans son propos, « Imdhebren » met le doigt sur des charlatans et autres opineurs qui envahissent tous les espaces pour se décréter spécialistes, connaisseurs et décider de ce qui est bon et de ce qui ne l’est pas dans le monde de la chanson qui en accuse le coup en s’appauvrissant car garrotté et isolé du poète accusé d’impotence et de l’artiste calomnié. Pour autant, le maître refuse la fatalité puisque sur un ton qui se veut rassurant, celui-ci console son art en lui assenant sa vérité en guise d’espoir consistant à dire que, fort heureusement d’ailleurs, celui-ci dispose de nombreux érudits qui triompheront de la médiocrité ambiante pour lui redonner tout le prestige qui lui est du. La beauté de la mélodie fait de « Imdhebren » une œuvre qui n’a pas pris une seule ride ; sa thématique multidimensionnelle a, admirablement, résisté à l’érosion du temps qui passe.



C’est Ben Mohammed, une autre icône de la poésie et auteur de nombreux textes qui ont fait la renommée d’une pléiade d’artistes tel que « vava inouva » de Idir, qui signe, encore ici, « Helkegh ntarregh » (Je suis malade) ; une chanson émotionnelle faisant l’éloge à la beauté décrite par un cœur terrassé par un coup de foudre. Le réceptacle musical se veut classique et s’inscrit dans la lignée du Maestro Cherif Kheddam que Medjahed Hamid qualifie « d’école ». A ce propos, il se remémore encore avec beaucoup de fierté et non sans une petite note d’ironie lorsqu’il avait tenté la périlleuse « … expérience de tester mes capacités dans le domaine de la composition musicale et voir si je pouvais faire comme Cherif Kheddam en composant quelques unes des chansons de Nouara …». Sa satisfaction fut entière quand il entendait, à chacune de leur diffusion, les animateurs de la radio en attribuer « paroles et musique » à l’auteur de « Lemri » (Le Miroir) !



« Tawes » est une berceuse qui fait intervenir la voix majestueuse, débordante d’énergie et d’une authenticité singulière de Taous Amrouche, cette autre grande diva qui a su exhumer de l’oubli une mémoire collective inestimable. Un hommage grandeur nature à la mesure du talent à l’étendue multiple d’une femme qui reste un repère éternel qui guidera les pas d’un peuple en quête permanente de son identité et de sa liberté. Meziane Rachid qui écrivit le texte conclut par une maxime populaire qui se fond intimement dans le nom de l’illustre auteur de « la colline oubliée » :



Yella walbaâdh / Untel existe
Yella ulac-it / Mais il est anonyme



Yella walbaâdh / Il est d’un autre

Ulac-it Yella / Même disparu, il est présent.



Enfin, le premier volume des œuvres de Medjahed Hamid s’achève avec une nouvelle version de « Lmut » (La mort) qui nous replonge dans une véritable procession de spectres jalonnant l’univers sombre de l’affliction avant l'amorce du dur processus de résilience. Le drame tragique de la mort qui, malgré sa fatalité, reste une épreuve par trop saillante dans la vie humaine pour s’en détourner.



Cet univers lugubre et éploré semble coller au recueil si bien que la mue vers le deuxième volume s’effectue dans un mouvement diligent qui coulisse sur le même registre à travers « Tagujilt » (L’orpheline), écrite par Aït-Amirat Nordine, qui s’entame par un prélude en istikhbar à la manière Medjahed qui ne ressemble à nulle autre. La voix veloutée et chaleureuse décrit le vécu difficile d’une orpheline abandonnée par sa fratrie et craignant les préjugés et l’anathème. Lui prêtant sa voix, la pupille interpelle son « sang » sur sa situation qu’exacerbe l’indifférence.



Continuant de voguer sur les chemins escarpés de l’impétuosité de la vie, « A yizri-w » (Mes larmes) sécrète des émanations mélancoliques qui, du reste, faisant partie intégrante de la thématique de l’œuvre mais qui atteint ici, dans « Tagujilt » et « A yizri-w » ses points culminants. La gracieuse mélodie est composée par l’un des pionniers de la chanson kabyle, Chikh Nordine en l’occurrence. Les arrangements exquis libèrent une volupté captivante par la finesse et la pureté de l’omniprésence de la guitare, instrument nodal dans l’œuvre medjahedienne :



A yizri-w azzel am tala / Ô larmes, coulez telle l’eau de la fontaine
A tadhsa ur yi-d-tsali / Ô rires, ne jaillissez point de mes entrailles



Di ssura-w tezdegh tawla / La fièvre a installé ses quartiers dans mon corps

Mi nâardh a nbedd a neghli / Vacillant à chaque mouvement



Ecrit par Meziane Rachid et mis en musique par Hamid Medjahed dans une instrumentation s’inscrivant en droite ligne des précédents airs avec une plus ample ambiance en raison d’un jeu d’accompagnement plus évident, « Lebghi » (Le bon vouloir) est, de ce point de vue, assez suggestive et pleine de réminiscence au point où l’ont est dans l’incapacité de ne pas sentir la remise à flot de « Aqcic d uâettar » (le garçon et le mendiant) du groupe Imazighen Imulla. La rupture est aussitôt prononcée en rompant avec le césarisme de la guitare sèche qui, dans « Abehri » (La brise) cède le champ à l’orchestre classique qui avait accompagné la quasi majorité des chanteurs ayant enregistré leurs œuvres au niveau de la radio. Une sorte de musique savante portant l’empreinte des orchestres orientaux de l’époque sur fond de folklore kabyle. La poésie quant à elle, charge le vent frais, léger et régulier de transmettre le message où il est question de supplice du à l’exil de celui qui est resté inconsolable en raison de l’éloignement et de l’absence de sa dulcinée.



Le glissement vers « Hader iman im » (Gare à toi) s’effectue progressivement pour puiser dans le registre des admonestations et des complaintes que sont autant de litanies que porte le patriarcat de l’homme sur le compte de l’épouse dans un langage qui révèle la complexité de la relation au sein du couple irrigué de traditions et d’us. L’épouse ainsi mise dans une situation paradoxale, est sommée de trancher devant un dilemme périlleux, unique cas où le libre choix, systématiquement dénié, lui est accordé.



Enfin, le second volume s’achève sur une note moins personnelle où l’on note cet engagement foncier et humble dans sa ténacité propre au répertoire medjahedien. L’identité, une justice égalitaire mais aussi, qualité d’artiste oblige, le renouveau de la chanson qui devra tendre en permanence vers l’idéal, sont entre autres credo qui transparaissent dans « Afus deg-gfus » (Union) qui est une sorte d’hymne dont la mélodie, encore une fois, porte la touche de Chikh Nordine, et élaborée sur une cadence se situant entre la berceuse et la ballade. Le barde exhorte son peuple à se rassembler en se dessaisissant des réflexes inhibiteurs qui l’ont confiné jusque là dans un statut d'assujetti et à faire face aux aléas de la vie qui bouleversent son quotidien et malmènent ses espérances. Le burnous, eu égard à sa symbolique dans la culture populaire, est mis à contribution dans une métaphore aussi circonspecte qu’expressive :



Lharma nnegh d abernus / Le burnous est notre dignité
Afus deg-gfus / Unissons-nous



Sakwit amdan ma yettes / Éveillez l’inconscient

S-tegmats ad as-nalles / Le renouveau émanera de la fraternité



Deux albums qui se savourent d’un seul trait et qui sont autant de promesses de nouvelles allégresses que les prochains volumes des « anciennes nouvelles » œuvres de Hamid Medjahed ne manqueront assurément pas de gratifier l’arène musicale nationale et, touche du maître oblige, d’en susciter des vocations.
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Message par MIM0U Mer 25 Mar - 2:17

AMMOUR ABDENNOUR

Amour Abdenour est un chanteur kabyle. Depuis ses débuts à l'âge de 17 ans, Amour continue de bercer des générations entières. Sa chanson "Mmi-s n tmurt-iw" qui l'a propulsé sur la scène musicale est à ce jour immortelle et bien des chanteurs en herbe l'interprètent avec autant de plaisir que leurs aînés. Abdenour chante l'amour de la femme, celui de la patrie, l'amour tout court, le social, la culture berbère et bien d'autres thèmes. Le secret du charme de sa chanson, c'est surtout sa sincérité, car Amour puise souvent ses textes de son vécu et de celui des gens de sa communauté. En chantant ses douleurs, ses joies, ses rêves et ses envies, du coup, beaucoup parmi les siens s'y sont retrouvés.

Parallèlement à la chanson, Amour a exercé le métier de géomètre jusqu'en 1995, et depuis il s'est consacré totalement à la chanson. L'artiste discret et au look modeste demeure fidèle à ses amours de jeunesse qu'il chante toujours et avec plus de force et de professionnalisme. Ne dit-on pas que l'amour n'a pas d'âge ? Ce nouveau produit est une nouvelle fenêtre qui s'ouvre sur l'univers amourien. Un album à écouter absolument et sans modération.
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Message par el-cortez Jeu 26 Mar - 2:08

allez je vous rajoute un nom
zerrouki allaoua
faites demain sa bibliographie svp!!!!!

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Message par MIM0U Jeu 26 Mar - 2:10

oui celui qui a chanter sidi aich arrif wassif, c'est un coiffeur et il a vecu a marseille puis paris
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Message par moss34 Jeu 26 Mar - 3:41

salam oulikoum ce soire on parle que des chanteurs :-030-:

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Message par moss34 Jeu 26 Mar - 3:52

ABDELKADER BOUHI

ALBUM
: EL DZAIR
il ya meme une chanson sur la jsmb
www.badongo.com/file/5288980 MOT DE PASSE : KABYLE06

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Message par moss34 Jeu 26 Mar - 3:54

Pour tous nos amis qui ont longtemps voyagé... Les grands  artistes de Bejaia Wink CD1 : http://www.megaupload.com/fr/?d=L6KJUWDP
Adebsi amezwaru 1 M'ar a d yu$al
CD2 : http://www.megaupload.com/fr/?d=UQBRMF0D
Adebsi Wis 2 Argu
CD3 : http://www.megaupload.com/fr/?d=NSTV8A2G
Adebsi Wis 3 Si Sliman
CD4 : http://www.megaupload.com/fr/?d=2SR4PSLO
Adebsi Wis 4 Salimu
CD5 : http://www.megaupload.com/fr/?d=Q60Z9MKC
Adebsi Wis 5 Lmulud
CD6 : http://www.megaupload.com/fr/?d=LY2XCHAU
Adebsi Wis 6 Cna n tliwa
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Adebsi Wis 7 Guraya
CD8 : http://www.megaupload.com/fr/?d=B7LFCFQV
Adebsi Wis 8 Musiques instrumentales 1
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Adebsi Wis 9 Musiques instrumentales 2
Bonne écoute: djamel allam

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Message par la cruche Jeu 26 Mar - 11:25

About Zahir Abdjaoui
Zahir Abdjaoui ou l’enfant de Bgayet
Quand on entend le nom de Zahir Abdjaoui, tout de suite un air de déjà connu résonne dans nos têtes : des titres tel que "J’ai quitté mon village", "Ahlili", "Zin n tebdjawiyin…"

..
Zahir est né à Béjaïa, "la petite perle de Kabylie", comme il la nomme lui-même dans sa chanson "Mon pays". Très tôt, il tombe amoureux de la musique pour le rester définitivement… tt s’y consacrer. Enfant, il chantait déjà dans la chorale de son école. Comme tous les jeunes kabyles de son âge, aimant tout aussi la musique, Zahir passe inéluctablement par la guitare de fortune faite d’un bidon d’huile et de fils de pêche… Ce sera cette même guitare qu’il retrouvera, le soir, après ses heures d’école.
Il passe aussi, comme ceux de sa génération, par les veillées interminables sous les porches de son quartier (Ighil-Ouazzoug).
Zahir a plutôt une chance que tout Kabyle n’a pas : celle d’avoir un père compréhensif. En effet, malgré les "idées dominantes" de la microsociété kabyle, le père paie à son fils sa première vraie guitare et lui permit de s’inscrire à l’école de musique du grand maître Cheikh Sadek Lebdjaoui. Ce fut à ce moment-là que le destin musical du jeune Zahir fut scellé. Ce dernier jugea qu’il était préférable pour son fils de se professionnaliser au conservatoire que de "traîner dans les rues". Zahir passera deux années à apprendre les bases de la musique, peaufiner et structurer les rudiments qu’il avait appris. Il apprendra la musique andalouse et différents autres styles musicaux. A la fin, il optera pour le chaâbi kabyle. Le service militaire coupe son élan et lui fait quitter l’école de musique.
A sa sortie de l’armée, son premier réflexe est de créer son groupe et de participer à différents festivals musicaux à travers le pays : Alger, Blida, Tebessa, Sétif, Béjaïa… Cette participation lui permettra de sillonner l’Algérie d’Est en Ouest. Cela lui donnera aussi l’occasion de partager la scène avec de grands noms de la chanson, tels Marcel Khahlifa, Ouarda, Djamel Allem… Amoureux de la scène, Zahir animera des mariages. Il aime bien se retrouver avec son public qu’il entraîne avec lui dans toute la douceur de sa voix, ses mélodies et les différents genres musicaux qu’il maîtrise. Zahir ne tombe pas dans la facilité. Lors de ses galas et autres soirées, jamais il n’optera pour le "play back".
En 1995, Zahir Abdedjaoui enregistre un premier album intitulé "J’ai quitté mon village". Ainsi, l’enfant de Bgayet voit son horizon s’élargir. A l’âge de 25 ans, il traverse la Méditerranée pour tenter sa chance en France où les occasions de montrer ce sentiment pour la musique sont multiples. Arrivé, il se met tout de suite au travail, aidé par quelque autre chanteur de ses connaissances qui lui met le pied à l’étrier. Hamid Abdajoui, lui permettra de se produire sur les scènes des petites salles, cabarets et cafés de Seine Saint-Denis de l’île de France, avant de connaître d’autres scènes plus prestigieuses de Paris et d’autres régions de France.
En ce mois de juin, Zahir Abdjaoui nous revient avec un nouvel album intitulé : "Mon pays", un album qui se veut hymne à son pays, à sa ville… et dans lequel on retrouve un hommage rendu à l’un des artistes de la ville de Béjaïa, Abdelouahab Abdjaoui en l’occurrence, par la reprise de sa chanson A Ibabur".
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Message par nIzLa Jeu 9 Avr - 22:56

Évocation. Marguerite-Taos Amrouche

Les grands  artistes de Bejaia Arton110

Surgie des siècles
Dernier maillon d’une chaîne d’aèdes, Marguerite-Taos Amrouche, cantatrice et romancière d’expression française, nous revient cette semaine. Trente-trois années se sont écoulées depuis son enterrement, le 2 avril 1976, dans le village provençal de Saint-Michel-l’Observatoire. Son charisme inaltérable, sa présence irradiante, sa voix chevrotante, n’ont pas pris une ride.




Célébrée et reconnue dans l’autre rive, même après sa disparition, elle n’a pas reçu ses lauriers en Algérie. Née en Tunisie, le 4 mars 1913, la petite Marie-Louise Taos, de son nom d’état civil, grandit partagée entre le souvenir d’un pays abandonné par ses parents et la dure réalité de la terre d’accueil, pas forcement accueillante. Véritable héritière, elle descend d’une lignée de récitants de la tradition orale kabyle, les « clairchants ». Fille de Marguerite Fadhma Ath Mansosur Amrouche, auteur du poignant livre Histoire de ma vie et petite fille de Aïni Aïth Lâarbi-ou-Saïd, Taos tenait de ses aïeux un don céleste : celui de nous faire parvenir des émotions déchirantes, des souffles fragiles, des cotes et des proverbes d’une culture plusieurs fois millénaire. Berbère, chrétienne et française, Taos Amrouche n’en revendique pas moins son algérianité. Elle était cet « hybride » voulant concilier des univers différents et complexes : Croissant et Croix, France et Algérie, modernité et tradition. Un sentier cahoteux qu’elle n’a pas hésité a emprunter, en assumant pleinement sa complexité, sans renier un iota de ses origines berbères. Il semble que la fille tient ce legs de son père, Belkacem Antoine Amrouche, originaire d’Ighil Ali, en basse Kabylie. « C’est un homme extraordinaire, qui a tenté toute sa vie de concilier sa foi et ses origines », révélait Taos Amrouche a propos de son vava (père). Les interrogations douloureuses soulevées par l’auteur de Rue des Tambourins, son frère, Jean El Mouhoub Amrouche, intellectuel aux multiples talents, restent d’une brûlante actualité. Elles sont aujourd’hui la dîme à payer de tous les transplantés. Forcés à l’état végétatif de transplantés, indépendamment de leurs choix, les Amrouche ont trouvé l’ exutoire dans le chant et l’écriture en rendant compte de la complexité et de la douleur d’être des déracinés. « Le sort des Amrouche aura été une fuite harcelée, hallucinante, de logis en logis, de havre jamais, de grâce en asile toujours précaire. Ils sont toujours, chez les autres, étrangers, où qu’ils soient », disait le défunt Mouloud Mammeri.

La révélation
Marguerite Taos Amrouche s’est appliquée durant toute sa vie à la collecte d’un florilège de trésors poétiques auprès de sa mère, Fadhma Ath Mansour. « Pour ma part, ayant baigné depuis l’enfance dans ce merveilleux climat de ses chants et de ses poèmes, le miracle était que je puisse prendre assez de recul pour en découvrir toute la force magique et la beauté : c’est la grâce qui me fut accordée et qui me permit de recueillir des lèvres de ma mère, avec la docilité totale et le respect de l’élève en face du maître, ces chants dont la lumière chemine vers nous depuis des millénaires », avait-elle confié dans les notes imprimées sur le disque Chants berbères de la meule et du berceau », publié en 1975. Voici ce que disait sa fille, Laurence Bourdil-Amrouche, dans un témoignage posthume, également poignant, publié sur la revue Algérie- Littératures/Actions (n° 179-1996), à propos de cette « mission » : « Elle avait une vingtaine d’années, c’est elle qui me l’a racontée. Il était deux-trois heures de l’après-midi. Elle faisait la sieste ; elle était dans cette sorte de demi-sommeil, entre deux eaux, où l’on dit que les rêves sont très importants. Jean était en train de donner un cours dans la pièce à côté. Tout à coup, elle a entendu, dit-elle, une voix chanter en elle. Dans une demi-conscience, elle a essayé de chanter en même temps que la voix. Elle s’apercevait du décalage énorme qu’il y avait entre son chant et cette voix… Soudain, de l’autre côté de la cloison, son frère s’est mis lui aussi, à chanter ce même chant, lointain, plus lointain encore que la voix. Tous les trois, l’être invisible, elle et Jean, chantaient à l’unisson (...) Sa mission était là : elle devait sauver ces chants. » A la maison de Tunis, c’ était la communion parfaite. Son frère Jean El Mouhoub Amrouche, se mit de la partie. Au bout du compte sont nés Les Chants berbères de Kabylie, publiés en 1938. Cependant, la révélation est plus profonde. A Paris, elle monte son premier répertoire. Deux ans plus tard, en mai 1939, Taos, à l’insu de son père, se rend au Congrès de musique marocaine de Fès. Vêtue d’une robe blanche que l’on peut voir sur la couverture de la réédition de Rue des Tambourins, elle se produit devant un public émerveillé. Le directeur de la Casa Velasquez de Madrid est subjugué par la grâce de sa voix. Quelques conciliabules et, vite, la jeune Taos accepte de rejoindre, en compagnie de Maurice Legendre, la fameuse école sur les traces des chants de l’Alberca. En terre ibérique, elle rencontre le peintre André Bourdil avant de se marier avec lui. De retour à Alger, après un bref passage à Tunis, Taos s’est engagée à Radio-Algérie alors que son époux est pensionnaire de la Villa Abdeltif. Malade en1945, Taos regagne l’exil et c’est l’écrivain français Jean Giono qui va leur ouvrir les portes de sa résidence de Manosque, entre 1947 et 1949. Chemin faisant, elle est reconnue comme la spécialiste des chants berbères en France. C’est ainsi, qu’à partir de 1950, elle anime à Radio France-Culture des émissions et des entretiens avec des écrivains, au même titre que des chroniques littéraires en langue kabyle sur la RTF-ORTF. A l’occasion de deux concerts envoûtants en France, Paris n’a d’yeux que pour elle. Taos avait de la magie dans la voix. « Lorsque maman chantait, la chatte se mettait dans un état épouvantable : elle miaulait à la mort. Et puis, une voisine du rez-de—chaussée, quand maman chantait, faisait des crises d’hystérie… Cela pour dire la force étrange de son chant… », relate Laurance dans son témoignage. Devenue ambassadrice de la culture berbère, Taos tient de nombreux colloques à Orléans, Rabat et Florence. A l’invitation du président sénégalais Senghor en 1966, elle prend part au Festival des arts nègres. En 1967, elle remporte le Grand prix du Disque pour les chants berbères de Kabylie.

Jean Giono, l’ami bâillonneur
Taos Amrouche fut une romancière à la plume écorchée vive. Essentiellement d’ordre psychologique et intimistes, ses trois romans, Jacinthe noire (1947), Rue des Tambourins (1969), L’Amant imaginaire (1975) et Solitude ma mère (1995, à titre posthume), convergent dans les thématiques de l’exil, du déracinement, de la quête des origines, de la solitude et de l’amour insatisfait. En France, elle se lia d’amitié avec de nombreux écrivains de renom à l’image d’André Gide, François Mauriac et Jean Giono. L’intellectuel français André Breton qualifiait l’auteur de « Grain magique », un recueil de poésie, de reine Néfertiti dans une autre existence. Pour Taos, l’écriture n’aura été que souffrance. Elle écrivait pour comprendre et se faire comprendre, analysait Denise Brahimi dans son essai, Taos Amrouche romancière (1995). Sa fille se rappelle encore : « Ses livres ont été sa grande blessure. Je l’ai vue sangloter plusieurs fois à cause de cela, de son histoire avec Jean Giono, par exemple. Il l’a bâillonnait (...) Quand elle a écrit L’Amant imaginaire, il l’encourageait. Puis, quand il a su qu’elle le mettait en lecture et qu’il a reçu quelques coups de fil lui indiquant qu’il figurait dans l’ouvrage, il a paniqué et envoyé une lettre à tous les éditeurs, interdisant que l’on publie quoi que ce soit d’elle. Elle a été muselée comme cela pendant vingt ans… Il a fallu l’autorisation de Giono pour que sorte Rue des tambourins… ». Taos Amrouche est passée également par une période de froid avec son frère, Jean El Mouhoub, pour des « rivalités littéraires ». Et sa fille écrit : « Quant à Jacinthe noire, c’est son frère, Jean Amrouche, qui l’a "étranglé" chez l’éditeur Charlot… Jean adorait sa sœur, mais elle était son talon d’Achille. Il y avait entre eux presque une rivalité d’homme à homme. Elle l’a maudit une fois à la maison de la Radio… C’était terrible. Heureusement, vers la fin, ils se sont réconciliés et il est mort dans ses bras à elle. »

La disgrâce de trop
Le premier voyage en Algérie post-indépendance de Taos eut lieu en juin 1968 pour donner une conférence à la salle des Actes (souterrain des facultés, Alger) sur son frère Jean El Mouhoub, mort en avril 1962. Sur place, elle a entendu, par le biais d’une chanteuse kabyle qu’elle « chantait des chants des pères blancs ». Taos n’en croyait pas ses oreilles d’entendre autant de sornettes. « Cet antichristianisme primaire a blessé ma mère », atteste Laurence Bourdil-Amrouche dans son témoignage. La tenue de la 1re édition du Festival panafricain d’Alger aura été, par ailleurs, pour l’écrivaine et chanteuse, synonyme d’ostracisme et d’interdit scandaleux. Le président Houari Boumediene tenait un double discours. « Longtemps contraints de nous taire ou de parler la langue du colonisateur, c’était un devoir essentiel et premier que de retrouver nos langues nationales, les mots hérités de nos pères et appris dès l’enfance. », affirmait-t-il à l’ouverture de l’évènement. Pourtant, Taos s’est vu signifier par des officiels algériens une pure interdiction de chanter quand bien même elle était invitée d’honneur. Sa réponse indignée fuse vite. « Nos bijoux sont exposés, nos poèmes, contes et chansons sont répertoriés partout ailleurs à l’étranger. A quoi serviront alors vos lois et vos discours ? », avait-t-elle écrit dans une tribune parue dans le journal français Le Monde. Humble, elle accepta par ailleurs de chanter à l’invitation d’un groupe d’étudiants à la cité universitaire à Ben Aknoun. Pour son troisième voyage, arrêtée à l’aéroport, il aura fallu l’intervention de Rédha Malek, alors ambassadeur à Paris et d’Edmond Michelet. Après ç’a été fini, elle n’est jamais repartie (...) Le Maroc l’a accueillie plusieurs fois, pour qu’elle chante. Mais cela se faisait devant un public trié sur le volet. Un jour, Mohamed Arkoun m’a dit : Heureusement que Moulay Ahmed Alaoui a compris l’importance de ce que faisait votre mère ! Pourquoi fallait-il que ce soient les autres qui « comprennent » ? s’interroge, amère, sa fille dans son témoignage. Celle-ci continue de traîner une profonde blessure en raison de l’exclusion méprisable de sa mère de la reconnaissance officielle. Près d’un demi-siècle après l’indépendance, l’Algérie reste « intolérante » envers les Amrouche, en raison de leurs particularismes religieux et linguistiques. L’œuvre romanesque de Taos, au même titre que sa discographie, sont introuvables sur le marché national. Comme son frère et sa mère, elle n’est toujours pas célébrée dans les cercles officiels, encore moins dans les manuels scolaires. Pourtant, que de fois elle a chanté le pays perdu, la terre des ancêtres. Le devoir de mémoire implique une réparation urgente de ce long, terrible et inutile ostracisme.
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Message par Bourtouqal banafsadji Ven 10 Avr - 18:14

Faudra t-il que les hirondelles refusent de dire le printemps,
que le rouge et le noir s'épousent enfin,
que regarder ailleurs veuille dire NON;
que les terres dessechées fleurissent sous les pas
libérateurs,
que des abbysses surgissent la lumière,
que les larmes se transforment en perles
que "les brasiers enflammant le coeur des hommes"
disent enfin :ça suffit !!!
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Message par nIzLa Ven 10 Avr - 22:53

Bourtouqal banafsadji a écrit:Faudra t-il que les hirondelles refusent de dire le printemps,
que le rouge et le noir s'épousent enfin,
que regarder ailleurs veuille dire NON;
que les terres dessechées fleurissent sous les pas
libérateurs,
que des abbysses surgissent la lumière,
que les larmes se transforment en perles
que "les brasiers enflammant le coeur des hommes"
disent enfin :ça suffit !!!

ça suffit.........imalla.......................... :-025-:
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Message par MIM0U Jeu 11 Juin - 2:19

Béjaïa
Un hommage officiel à Jean et Taos Amrouche, les ''maudits'' !Les grands  artistes de Bejaia 2141_71814
Fixée officiellement au 8 juin, date-anniversaire de l’assassinat de Ali Maâchi, la Journée nationale de l’artiste sera célébrée à Béjaïa avec un petit retard mais avec un grand panache
[La wilaya organise, cet après-midi, à la Maison de la culture, une cérémonie d’hommages à plusieurs hommes de culture, natifs ou originaires de la région de Bejaïa. Pas moins de 21 personnalités, vivantes ou décédées, du monde des arts et de la culture seront honorées. Cela va de Saddek Abdjaoui à Abderahmane Bouguermouh en passant par Allaoua Zerouki, Ahmed Azzegagh, Azzedine Meddour, Djamel Allam, Louiza et bien d’autres. Si le journaliste Saïd Mekbel, qui git au cimetière de Sidi-Ahmed-Ouali, autant que Malek Bouguermouh, dont le TRB portera d’ailleurs le nom à sa réouverture, début juillet prochain, semblent oubliés, il ne faut, sans doute, y voir aucun ostracisme.
D’autant que Jean et Taos Amrouche sont sur les tablettes des autorités. Les deux écrivains, natifs d’Ighil-Ali, recevront, à l’instar des autres, un hommage des plus officiels puisque c’est le wali lui-même qui présidera à ces cérémonies. Un fait inédit ! Les deux personnalités de confession catholique sont l’objet d’une défiance ambivalente de la part du pouvoir. La célébration, voilà trois ans, du centenaire de la naissance de Jean-El Mouhoub par une association d’Ighil-Ali a été marquée par un superbe mépris des autorités tandis qu’on ne sait toujours pas quel nom porte la Maison de la culture de Bejaïa, siège des célébrations. Alors qu’un panneau apposé par le mouvement citoyen, sur le fronton de cette bâtisse, demeure toujours en place, le décret de baptême officiel n’est toujours pas pris, quand bien même le ministre de la culture s’appelle Khalida Toumi, militante féministe et laïque s’il en soit.
C’est dire la force du déni officiel à l’égard de ces deux personnalités, aux multiples contributions, véritablement maudites dans leur propre pays.
Sur un autre plan, ces célébrations seront aussi marquées par une intense animation. De la chanson estampillée "Bgayet", avec Abdelkader Bouhi, Wissem, Rahima Khelfaoui, Agraw, Yacine Zouaoui, Boualem Berr et Ammour Abdennour, des récitals poétiques avec Ahmed Lahlou, Hanane Khadir, Mouloud Azzoug et bien d’autres.
]La cellule de communication de la wilaya présentera un reportage-vidéo sur la vie et l’œuvre de Cheikh Saddek Bejaoui et un autre sur Youcef Abdjaoui. Ce sera aussi l’occasion d’un clin d’œil à la Palestine. Un stand palestinien sera érigé tandis que des artistes-plasticiens devraient exécuter une fresque collective sous la thématique d’ "El-Qods, capitale de la culture arabe 2009". L’art n’ayant décidément pas de frontières…
[M. Bessa
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